« Lfart de la guerre »

Alarme rouge nucléaire

par Manlio Dinucci

Attention : lfArabie saoudite, bien que signataire du Traité de non-prolifération des armes nucléaires, vient en violation de sa signature dfacquérir des bombes atomiques auprès du Pakistan.

Réseau Voltaire | Rome (Italie) | 23 février 2016 à–¾: http://www.voltairenet.org/squelettes/elements/images/ligne-rouge.gif

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« Nous avons des bombes nucléaires » : cfest ce qufa déclaré le 19 février à Russia Today lfanalyste politique saoudien Daham al-Anzi, de fait porte-parole de Riyad, en le répétant sur une autre chaîne arabe. LfArabie Saoudite avait déjà déclaré [1] son intention dfacquérir des armes nucléaires au Pakistan (qui nfest pas adhérent au Traité de non-prolifération), dont elle finance 60 % du programme nucléaire militaire. Maintenant, par lfintermédiaire dfal-Anzi, elle fait savoir qufelle a commencé à les acheter il y a deux ans. Bien entendu, selon Riyad, pour affronter la « menace iranienne » au Yémen, en Irak et en Syrie, où « la Russie aide Assad ». Cfest-à-dire, où la Russie aide le gouvernement syrien à libérer le pays de Daesh (État islamique) et autres formations terroristes, financées et armées par lfArabie Saoudite dans le cadre de la stratégie USA/Otan.

Riyad possède plus de 250 chasseurs bombardiers à double capacité conventionnelle et nucléaire, fournis par les USA et par les puissances européennes. Depuis 2012, lfArabie Saoudite fait partie de la « Nato Eurofighter and Tornado Management Agency », lfagence Otan qui gère les chasseurs européens Eurofighter et Tornado, dont Riyad a acheté à la Grande-Bretagne un nombre double de celui de toute la Royal Air Force. Dans ce même cadre entre lfimminent maxi-contrat de 8 milliards dfeuros —grâce à la ministre Roberta Pinotti, efficiente représentante de commerce dfarmes— pour la fourniture au Koweït (allié de lfArabie Saoudite) de 28 chasseurs Eurofighter Typhoon, construits par le consortium dont fait partie Finmeccanica avec des industries de Grande-Bretagne, Allemagne et Espagne. Cfest la plus grande commande jamais obtenue par Finmeccanica, dans les caisses de qui entrera la moitié des 8 milliards. Garantie avec un financement de 4 milliards par un pool de banques, parmi lesquelles Unicredit et Intesa Sanpaolo, et par la Sace du groupe Cassa depositi e prestiti.

Ainsi sfaccélère la reconversion armée de Finmeccanica, avec des résultats exaltants pour ceux qui sfenrichissent avec la guerre : en 2015 lfaction Finmeccanica a enregistré en bourse une croissance de valeur de 67 %. À la barbe du « Traité sur le commerce dfarmements », ratifié par le parlement en 2013, dans lequel est stipulé que « aucun État partie nfautorisera le transfert dfarmes dans le cas où il saurait que les armes puissent être utilisées pour des attaques dirigées contre des objectifs ou des sujets civils, ou pour dfautres crimes de guerre ». Face à la dénonciation que ces armes fournies par lfItalie sont utilisées par les forces aériennes saoudiennes et koweïtiennes faisant des massacres de civils au Yémen, la ministre Pinotti répond : « Ne faisons pas devenir les États qui sont nos alliés dans la bataille contre Daesh, des ennemis, ce serait un erreur très grave ».

Ce serait surtout une « erreur » de faire savoir qui sont « nos alliés » saoudiens et koweïtiens : des monarchies absolues où le pouvoir est concentré dans les mains du souverain et de son cercle familial, où partis et syndicats sont interdits ; où les travailleurs immigrés (10 millions en Arabie Saoudite, la moitié environ de la force travail ; 2 millions sur 2,9 millions dfhabitants au Koweït) vivent dans des conditions de surexploitation et dfesclavage, où celui qui revendique les plus élémentaires droits humains est pendu ou décapité.

Dans ces mains lfItalie « démocratique » met des chasseurs bombardiers capables de transporter des bombes nucléaires, sachant que lfArabie Saoudite les possède déjà et qufelles peuvent être utilisées aussi par le Koweit.

À la « Conférence de droit international humanitaire », la ministre Pinotti, après avoir souligné lfimportance de « respecter les normes du droit international », a conclu que « lfItalie, en cela, est un pays énormément crédible et respecté ».

Manlio Dinucci

Traduction
Marie-Ange Patrizio

Source
Il Manifesto (Italie)

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